Premier jour... Premier mois

Publié le 1 janvier 2015 par Monique MERABET

LES PANTOUNS DU NOUVEL AN

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Du livre à minuit sonnant

Que sera la première image

Á l’aube du Nouvel An ?

Un gros pigeon gris anthracite toise la petite tourterelle qui paraît minuscule, à côté de lui sur le câble. Étonnement. Vou, moune d’où, vou ?

Le voilà qui se rapproche un peu. Je regarde, fascinée. Vont-ils fraterniser ? Vont-ils se détester ? Qui c’est celui-là ? Qui c’est, celle-là ?

Un pigeon peut être pigeonne et une tourterelle, un mâle de l’espèce.

Première image du Premier Janvier.

Les voisins ont diffué leurs décibels électro jusqu’au petit matin, avec les pétards en contrepoint… et le zonzonnement du moustique qui pique. Et maintenant, ils chantent et arrosent leurs fleurs.

Mes yeux se ferment malgré moi, je ne veux me souvenir que de l’instant où les bruits de la « fête » ont cessé. Et le chant de l’oiseau soudain perceptible. Le premier. Le plus beau.

Au premier chant, l’oiseau efface

Le vacarme de la nuit

Premier de l’An, le jour de grâce

Berce mon cœur réjoui.

J’écris mes premiers pantouns (malais) : une poésie régulière qui rime. Compter les pieds, rythmer les vers, sortir mon dictionnaire de rimes. Choisir un cahier neuf, un joli carnet pour les collectionner.

Forme nouvelle de poème à adopter, à expérimenter… à étrenner. Comme cette coutume d’une robe neuve à porter au Jour de l’An. Les couturières amateurs du temps longtemps, ne manquaient pas de la respecter et pour la messe du Jour de l’An, l’église bruissait des pimpantes tenues, au tissu encore raidi de leur apprêt de neuf.

Voilà de quoi commencer 2015 sous des heureux auspices. Fera-t-il pluie, aujourd’hui ?

(Monique MERABET, 1er Janvier 2015)