Rétrospective
Bonne Année 2016
QUAND LES HOMMES VIVRONT D’AMOUR
Quand les hommes vivront d’amour
Il n’y aura plus de misère
Et commenceront les beaux jours
Mais nous nous nous serons morts mon frère.
Quand les hommes vivront d’amour
Ce sera la paix sur la terre
Les soldats seront troubadours
Mais nous nous serons morts mon frère
Filent les jours de décembre. Filent les mots, encre bleue, encre violette, sur mon cahier bleu, mauve, orangé, rouge…
Ne rien retenir des heures qui glissent, instant après instant vers le plus rien. Le néant, la non-existence, cela fait partie de la vie. Tous ces livres, tous ces monuments, ces cimetières, ces archives qui nous parlent de ceux qui ont disparu
De la grande chaîne de la vie
Où il fallait que nous passions
Où il fallait que nous soyons
Commémorations de l’Histoire. En 2015, celle de la bataille de Waterloo : reconstitution grandiose avec armes et impedimenta, avec english et pruscos, grognards et empereur… et Grouchy et Blücher. On raconte que ce 18 Juin 2015, certaines factions voulaient vraiment en découdre — ô patriotisme revanchard ! — le temps d’une charge (il y avait les chevaux aussi, hélas !) un peu trop fougueuse.
Pendant ce temps-là, le réchauffement climatique suit son cours. On n’a jamais eu aussi chaud à Noël, mais que font les systèmes dépressionnaires, les fronts froids, la neige d’antan. Le néflier du jardin de Jocelyne est couvert de nèfles, le fraisier d’isabel fleurit… et s’il gèle ?
Fin d’année aux rétrospectives qui encombreront bientôt les ondes : politiques, sportives, culturelles, accidentés de la route, viols et crimes… Moi-même, je n’arrive jamais à échapper aux bilans absurdes, comme si le 31 Décembre, Minuit, marquerait la fin de quelque chose. Minuit, heure Zéro et nous voilà passés en 2016. Le temps se fiche de nos calendriers.
L’orage éclaté tangaj la pété
Tant de fleurs tombées flër an poundiak pou tonbé
Tant de fleurs à naître flër an poundiak pou énète
(in Cent haïkus pour la paix, Ed Liroli 2015)
Bilans et l’espoir naïf et enfantin qu’il y aura un demain sans la guerre, sans la misère, quand les hommes vivront d’amour…
Si belle chanson ! Ah, pour une année encore, croire en ce que dit le poète, croire aux étoiles et aux fleurs, croire aux choses qui font battre le cœur !
Des moineaux qui nourrissent leurs petits.
S’apercevoir que son miroir de Chine est un peu terni.
Une nuit où l’on attend quelqu’un. Tout à coup, on est surpris par le bruit de l’averse que le vent jette contre la maison.
Passer devant un endroit où l’on fait jouer des petits enfants.
Se coucher seule dans une chambre agréablement parfumée.
Se laver les cheveux, faire sa toilette, et mettre des habits tout embaumés de parfum. Même quand personne ne vous voit, on se sent heureuse du fond du cœur.
(extrait de Notes de chevet de Sei Shônagon)
Et ce pantoun qu’elle m’a inspiré :
Le soleil entré dans ma chambre
Dessine au rideau, une fleur.
Vivre ce matin de décembre
Choses qui font battre mon cœur.
(Monique Merabet, 31 Décembre 2015)