Si bleu si calme
SI BLEU SI CALME
Jour de non rentrée
les pas des enfants
partant pour l’école
J’aimais ces jours de pas tout à fait rentrée : le nouvel emploi du temps qu’on s’ingéniait à améliorer, les nouvelles salles auxquelles s’habituer, les nouveaux noms/nouvelles têtes à mémoriser…
Aujourd’hui, je m’aménage un « jardin de cuisine ». Changer la place de cette étagère, dégager la petite table du coin, pour un jardin de poche, un mini bassin… Les plantes aquatiques, il ne leur faut que de l’eau, non ?
Ma nouvelle aussi, à réaménager ; plus je la relis, plus je la trouve lourdement écrite… il y a vingt ans ! L’idée de dynamiser (dynamiter ?) mon texte me semble alléchante.
Mais je sais où se situe le dilemme ; je sais que si j’effectuais des coupes, je rendrai mon texte plus sobre, plus dense, plus percutant. Mais il y a aussi cette nécessité de l’étoffer, pour répondre à la demande (présumée) de l’éditrice (présumée).
Fausse préoccupation d’écrivaine béotienne. Un texte n’est ni trop long ni trop court… il est bon à publier ou bon à jeter.
Écrire la couleur du ciel d’aujourd’hui, n’est-ce pas suffisant ? Nécessaire et suffisant ?
Le ciel est bleu. Voilà.
Je repense à Verlaine et à ce qui peut sembler un truisme : « Le ciel est par-dessus le toit »
Et pourtant, c’est beau, c’est émouvant de savoir cela, de découvrir ce jaillissement d’âme pure qui croit à ce ciel par-dessus nos misères de terre-à-terre.
Les toits étaient-ils pentus ? Plats ? En terrasse où l’on peut dormir les nuits d’été plus près des étoiles ? Étaient-ils de tôle, d’ardoise, de paille, de béton ?
Presque un haïku :
Ciel
par-dessus
les toits
Cinq mots… Mais, pour compléter ma gamme de haïkus-premiers, il me faudrait l’écrire en haïku 17 aujourd’hui…
Ciel si bleu si calme
un arbre en quête d’oiseau
par-dessus les toits
17 Août. Nous ne sommes pas encore au bout de l’hiver.
Un merle Maurice vient
Voir où en est le printemps
(17 Août 2016)