Colchiques au balcon
COLCHIQUES AU BALCON
Écouter mon cœur
cavalcade pour trois fleurs
je vote pour ni
vivre en désenchantement
ni espérer que demain…
Commencer par une gorgée de café ? Commencer par un mot ? Commencer, simplement. Comment c’est ? Koman i lé ? Phrase de salutation introductive à la conversation. Ou non.
Lé la… prononcé sur un ton désabusé. Et tout s’arrête. Pas de rumeur colportée, pas de ladilafé…
Avec les oiseaux, c’est encore plus bref, ce matin : pik ; pik, floup, floup… mon riz convivial fait un flop ! Ni bonjour, ni merci.
Ni… Ni… Aïe ! Voilà qui me ramène fâcheusement aux élections prochaines. Choisir entre la peste et le choléra, blanc bonnet et bonnet blanc, la vessie et la lanterne… « Ni patrie, ni patron » crient ceux de France insoumise. Étrange slogan menant à l’abstention. S’abstenir, c’est voter pour l’autre.
Envie de faire retraite, dans tous les sens du terme : ne plus m’engager, fuir, méditer. Ai-je encore ma place dans ce monde réseausocialisé ? Avec mes schémas obsolètes LIberté-Égalité-Fraternité, mes rêves de paix et d’humanité. Tout fout l’camp.
Dialoguer avec les petites fleurs-flammes rouges. Elles sont trois aujourd’hui. Comme elles sont jolies ! Larmes aux yeux. Qui vous lira sur cette page que je couvre malgré moi de signes de rien, de signes essentiels. Sauvons un nuage !
Nuages dans le ciel, s’étirent, s’étirent
Nuages dans le ciel, s’étirent comme une aile
Elles ressemblent à quoi les colchiques ? Pourrais-je en faire pousser sur mon balcon ?
M’inventer un jardin en chansons : colchiques, jonquilles, marguerites, violettes, lilas… et la capucine à danser. Azalées et… tant de roses.