Coulées de nuages ou de haïkus
COULÉE DE NUAGES OU DE HAÏKUS
Pétales au vent
taches roses indécises
que peint l’enfant
aquarelles des nuages
au ciel d’un nouveau matin
Photographier un nuage chaque matin au réveil. Y chercher un visage, une silhouette, une résonance de rêve. La photo prolonge l’instant, l’étire, le gélifie dans une éternité restreinte — ce que durent les pixels — l’emprisonne d’une gangue d’immobilité.
Cela me fait penser à ces sulfures , objets décoratifs faits d’une coulée de pierre colorée à l’intérieur d’un cristal : la pierre et le nuage, l’eau et la terre. Donner consistance à l’impondérable d’un nuage.
L’imprimer. Puis badigeonner de vernis ; plusieurs couches. Réaliser une inclusion en deux dimensions… une illusion. Coulées de nues à collectionner.
Ensuite, inventer un haïku à chaque image. Haïkus célestes, s’il en est.
Photos de nuages
colorant mon réveil
m’inventer un rêve
Et si je commençais par ce tableautin réalisé par un élève de Sixième de l’atelier haïku : rose à l’eau réalisé au crayon aquarelle. Sans un mot.
Que deviner ? Pétales au vent, partis en laissant ces empreintes surréelles… dilution de crépuscule… fantômes de ce qui a été, de ce qui aurait pu être… concept épuré de fleurs à la fois naïves et complexes, venu au bout des doigts, relié à une pensée, forcément.
Ces empreintes roses
pétales flottant sur l’eau
au petit matin
Haïku collectif des apprentis haïkistes de l’atelier.
(13 Juin 2017)