Le goût du liseron
LE GOÛT DU LISERON
Liseron
il n’a pas toujours
cet azur
hier sur son chemin
l’oiseau bleu
Les liserons fleurissent toujours là où je ne les attends pas : liserons misouk, fleurs surprise de ce matin ordinaire d’Août.
Je me demande si les fleurs naissent dans la douleur… déchirement de fibres analogue à un déchirement d’entrailles. Expulsion, déploiement des pétales, comme ces poumons laissant entrer l’air en un cri… mais l’ultime lien ombilical non rompu, la fleur épanouie sur sa tige.
Et si les végétaux possédaient un système nerveux semblable au nôtre, capable de ressentir la douleur ? Que savons-nous des âmes qui nous entourent ?
Café du réveil. Je tourne la petite cuiller — sept fois, dix-sept fois… le temps d’un haïku — puis je prélève un peu de café pour tester si j’ai suffisamment fait dissoudre le sucre. On ne sait jamais…
Le liseron ne sort pas toujours du même bleu, n’est-ce pas ? Comme il est profond, celui de ce matin, et léger à la fois. Quel goût, cela a-t-il un liseron ?
Je e garderai bien d’y porter mes lèvres ; je n’ai jamais entendu parler de tisane aux liserons… peut-être est-il toxique, juste bon pour le « bouillon d’onze heures ». je demanderai à mon amie ethno botaniste. Hier, elle a adopté une perruche bleue égarée.
(18 Août 2017)