Infiniment
INFINIMENT
Parfois le premier mot arrive avec la dernière gorgée de café. Le temps de le savourer.
Le temps de détourner mes pensées des drames de la route de la désolation de ces lycéens fauchés devant leur établissement.
Le temps de repenser à la petite pluie fine d’hier, en fin d’après-midi, l’oiseau chantant sous la pluie mais je ne l’ai pas vu.
Chant clair et haut
l’oiseau si petit pourtant
tiendrait dans sa main
Il y a quelques mois, étaient exposées au Jardin de l’Etat des macro-photos d’insectes minuscules, invisibles à l’œil nu. Beauté fulgurante des formes et des couleurs.
Depuis, je regarde autrement les fleurs du manguier songeant aux larves qui s’y dissimulent. Tant pis pour quelques fruits gâtés…
Splendeur indiscernable à notre œil auquel ne se dévoile ni l’infiniment petit (proche), ni l’infiniment grand (lointain).
Oh ! Ma classification reliant taille et distance me paraît bien hasardeuse… j’omets ainsi l’infime grain de poussière accroché à un astre d’outre-ciel ou encore ce vaste ciel qui plane par-dessus le toit, juste au-dessus de ma tête.
Cependant la cage de mes sens n’est pas limite ni barrière. C’est un univers en expansion toujours enrichi de souvenirs, d’imaginaire, de combinaisons insolites… De quoi se laisser vavanguer.
Parfum
d’oranger
inopportun
à mes lèvres ce goût
de lait
(27 Septembre 2017)