L'iris d'un jour
L’IRIS D’UN JOUR
La lune entamée
de ce matin de septembre
poussin de nuage
quel ciel fait-il à Paris
que je l’attende avec vous
Fin d’après-midi. L’iris d’un jour a froncé sa corolle, bourrelet bleu nuit. Il y a la lumière pourtant, chaude et dorée ; le muezzin n’a pas chanté la paix du soir. L’iris d’un jour, comme une bouche crispée qui dit non, je ne veux pas mourir encore… L’iris d’un jour aura disparu avec la nuit.
La fleur se fie à son horloge interne. Elle sait ce qu’elle a de temps à vivre.
Météo du jour à la radio : la préposée de service annonce — voix enjouée — « sur la carte, tout est en jaune, journée ensoleillée pour tous »… Elle n’a pas pris la peine de regarder par la fenêtre, ciel gris sur Saint-Denis ; c’est là qu’elle travaille pourtant.
Mais ils ont peut-être supprimé les fenêtres — ne pas ouvrir à cause de la clim, les ordinateurs, vous comprenez… — et l’éclairage néon dispense une lumière constante ; pas comme le soleil qui suit une parabole, monte et redescend, se laisse embarrer par un nuage. Pffft…
Ce qui s’affiche sur les écrans est incomparablement plus fiable ! Et puis, pas la peine de se lever… Tu m’apportes un café, Claudine ?
(11 Septembre 2017)