Entre deux
ENTRE DEUX
Fougères d’octobre
mêlées aux feuilles dorées
les crosses naissantes
entre deux hémisphères
je rêve tout entière
Entre-deux… glisser un billet entre deux instants, entre deux pages haïbun de mon gros cahier journal. Un billet buissonnier, non enregistré, entre deux gorgées de café.
Café coulé, toujours, voir tomber les gouttes, ponctuant l’instant. Ne pas me priver de cette insolite clepsydre qui compte le temps, irrégulièrement. Ainsi bat mon cœur entre trop lent et trop rapide.
Des trous bleus parsemant la couverture nuageuse de ce matin, la météo ne sait pas trop. Des yeux, comme ces petites fleurs venues de je ne sais où, peut-être graine ou rhizome clandestins d’un pot d’herbe aromatique ou de violette acheté au marché. Transmis d’un jardin à un autre.
Correspondance
nos volières pleines
à échanger
Mon jardin de clandestines : rouge, bleu… fleurs non codifiées, restées sauvageonnes, d’entre deux époques le passé, le présent.
J’aurais aimé accueillir ces fleurettes roses émaillant l’herbe sèche du bord de mer, corolles si petites qu’on ne les découvre qu’en se penchant pour relacer une chaussure ; je n’ai jamais réussi à faire reprendre en mon jardin une plantule arrachée à son aridité d’embruns.
Pourtant, disait Maman, elles devraient bien pousser, ces plantes déshéritéees à qui nous offrons un environnement de bel humus et de soins. Naïveté des bons sentiments.
« Enfants de la Creuse » que l’on a déracinés (vous aurez plus de chances en France dëor), Chagossiens brutalement exilés de leurs îles-cocotiers (Vous serez mieux soignés à Maurice)… Façade de bons sentiments !
(30 Septembre 2017)