Cherche tricoteuse
CHERCHE TRICOTEUSE
Vers le chant de pluie
la fleur-étoile se penche
profil immuable
sur mon visage incertain
un sourire se dessine
Hier, un agame — rescapé des razzias félines — a traversé le champ d’un clin d’œil pour aller se perdre dans les broussailles de liserons.
Ce matin, la guerre a repris : moucherons et fourmis se disputent un citron sûri.
État du monde-nuages : vigilance orages, c’est de saison. Ici. Là-bas, ils ont remis le chauffage en route, ils protègent les plantes du balcon contre le gel.
Je n’ai ni chaud, ni froid — fond de l’air, humide, cependant —, état neutre.
Les oiseaux se dépêchent de picorer le riz avant une nouvelle averse. Les oiseaux n’ont pas de parapluie…
Pensée cocasse qui me vient, d’ouvrir un parasol — créolisme : parapluie, on dit parapluie, ma fille, surtout par temps de pluie — au-dessus de la mangeoire ; ou alors, carrément munir chaque piaf de son para… pluie personnel. Comme ces ombrelles qu’on fiche dans la coupe de glace. Mais non, malheureuse ! Ces zizite, sont en papier !
Les ombrelles, c’est au Japon. Monique Leroux-Serres le relate dans « Cendre et rosée », son dernier roman : au temple, ils déployaient de petits parasols au pied des pivoines afin de ralentir l’évaporation sous le soleil brûlant.
Bien entendu, ces parasols/parapluies japonais/créoles, sont fabriqués artisanalement, avec patience et amour.
Ce matin, j’ai entendu cette surprenante annonce à la radio : on recherche des tricoteuses — euses, oui, c’est ce qu’ils ont dit. Y a encore des progrès à faire dans le sexisme rampant — pour fabriquer des doudous destinés aux prématurés ; le fait-main a un effet bénéfique sur leur développement.
Couverture de berceau
tissé avec la laine
un cheveu blanc
(13 Novembre 2017)