Un jeudi, ça mérite mieux
UN JEUDI, ÇA MÉRITE MIEUX
Jour d’après la pluie
sur le fil les moineaux dansent
grain de riz au bec
Premier titre qui me vient à l’esprit pour ce matin de novembre : Un jeudi, ça mérite mieux… Mieux que mon réveil tardif, mieux que mon humeur en si bémol*, mieux que les reproches des oiseaux devant la mangeoire encore vide.
*en si bémol, vient de l’expression créole la lèv an si bémol, on s’est levé du pied gauche.
L’or des expressions créoles ! Une pensée pour ce génial inventeur qui, le premier, a su transcender un non-sens musical en faisant ressortir le hiatus d’un mauréveil (celui-là, mot-valise apocopé, il est de moi).
À rapprocher du « ne compte pas les étoiles » et son absurde conclusion : « tu attraperas des verrues »
L’essentiel est de ne pas rester à ruminer ce si bémol annonciateur de journée en mélasse. Le contrebalancer par un signe de joie. Lever les yeux…
Sur le fil, cette moinelle ; un oiseau plus petit se pose à côté d’elle et vient se nourrir au grain de riz qu’elle a dans son bec. Son oisillon, tout juste sorti du nid, elle le juge trop petit pour arracher sa pitance aux gros moineaux ? Elle lui apprend ce qui se mange ?
Après la pluie, le moineau nourrit son petit. Nouveau proverbe à accrocher à mon ciel d’aujourd’hui, à chanter (pas en si bémol !), à danser… Euh ! Laisser plutôt aux moineaux cette mission. M’imaginer soudain funambule légère et gracieuse, sur le fil…
(16 Novembre 2017)