Zinzin biscotin
ZINZIN BISCOTIN*
*zinzin biscotin : comptine qui accompagnait un jeu avec les petits enfants : on construisait un échafaudage de mains se tenant par la peau du dessus ; à la fin de la chanson, on lâchait tout. « Cassez la bouline (sic) ! » disait Grand-mère.
Caresser
la cactée gorgée
de soleil
bientôt s’ouvrira
fleur de lune
Premier geste du matin. Celui qui compte, celui qui donne sens à la journée. Se remplir les yeux du bleu de la liane Saint-Jean. Expliquer au vieux manguier qu’il s’agit là d’un cadeau. Pour le remercier, pour l’encourager à porter vaillamment les rares mangues qui se sont développées. Saisons de fruits manquants… dit-on.
La montagne à l’horizon — je suis heureuse de la distinguer encore avant qu’un immeuble ne vienne tout effacer — comme un gâteau marbré.
Ce que j’aime le plus dans les pâtisseries, c’est les regarder : échafaudages crénelés de meringue rose ou pistache et de chocolat. Le lèche-vitrine prend tout son sens. Même si le léchage reste virtuel. Jamais je ne pousse la porte pour acheter la merveille sucrée. Trop de sucre, gavage de chantilly et de beurre, et cette inconsistance de meringue, du vent à croquer…
Les biscotins d’antan portaient toujours cette houppe pur sucre, couleur pastel. J’en appréciais les couleurs, pas le goût.
Aujourd’hui, rêver d’une mangue verte (qui commence à mûrir cependant) mangée à la croque au sel ou bien mélangée à une pêche (verte aussi) et à l’ananas, pour une salade sucrée/salée (pincée… pincée…), sans oublier le raffinement du petit goût pimenté (demi-pincée)
Que le jasmin
fleurisse
j’ai hâte
(21 Novembre 2017)