Manjé koudvan

Publié le par Monique MERABET

La dernière fois que je l'ai vue...

La dernière fois que je l'ai vue...

MANJÉ KOUDVAN

 

 

 

Souffle de la nuit

tempête d’épiphanie

à égarer la lune

 

Violence des grains et cette impression d’être encagée au sein d’une nuit liquide, fénoir d’un abysse dont on se protège, drap rabattu sur la tête. Ne pas ouvrir la fenêtre surtout.

Cyclone et le système en surplace, pénétrant l’île longue au cœur des terres, fouaillant un peu plus Madagascar des tempêtes.

Ici, il suffit de s’asseoir sur la véranda, respirer la pluie, écrire, laisser surgir de riants souvenirs.

 

Tempête tropicale

le goût du manjé koudvan

le retrouverai-je ?

 

Ah ! Ces repas préparés dans la cuisine au feu de bois assaillie par les bourrasques… vacances d’été austral, autrefois.

La pluie chassait, pénétrait par portes et fenêtres mal assujetties, dégouttait par une fente des tôles du toit mal jointoyées. Le bois humide ne flambait pas, emplissant la pièce de fumée que le vent rabattait par le far-far faisant office de cheminée. La nénène se dépêchait de cuire le dîner, yeux larmoyants, toussant : « Marmay kosa zot i fé la ? »

Marmay regardait, marmay savourait les promesses d’un cari exceptionnel de pommes de terre mollies dans la graisse, un peu brûlées… boudivelle disait maman devant le plat raté. Moi, je n’ai jamais rien mangé d’aussi bon.

Puis marmay suffoquait, se faisait rabrouer par la cuisinière, sorte dan mé pate, profitait d’une embellie pour traverser au pas de course le passage menant vers l’abri de la salle-à-manger.

Cris horrifiés de Grand-mère ; « Bann ti valal ! Zot la lèss la plui rantré é zot linj lé toute mouyé. Alé tiré pangar zot i guingne in refroidisman »

 

(7 janvier 2018)

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S
Manjé koudvan Monique Mérabet i done anou, sanm in sansibilité i fé mont lémosyon/ un "repas cyclone" offert par Monique Mérabet, avec sensibilité à faire enfler l'émotion...
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M
Mérsi pou lo ti réponse dë-lang. Merci pour la réponse bilingue.