Petites nouvelles d'après cyclone

Publié le par Monique MERABET

création de Jocelyne

création de Jocelyne

PETITES NOUVELLES D’APRÈS CYCLONE

 

 

 

Stores claquant dans la nuit

ce matin la maison

à la même place

 

Rumeurs d’après cyclone : le bruit des ravines se déversant dans l’océan, flots boueux sertissant l’île d’un anneau chocolat.

Toute la nuit, le vent. Ronflement continu ne laissant passer aucune autre parole, sinon le battement agacé du tissu des stores contre les volets.

Le vent seul à s’exprimer, à raconter, à propager je ne sais quels ladilafé aux sémaphores ds arbres tourmentés.

Ce matin — un, deux, trois… soleil ! — tout a repris sa place. Deux mâles rouges s’attrapent en plein ciel… un de trop pour la becquée ?

Coups de balai. Les humains, eux aussi, remettent de l’ordre. Un petit ordre de choses, ridicule et vain. Les débroussailleuses sont en action, pas très loin.

Me revient cette anecdote des années 60 :

La gendarmerie de Saint-Leu, vétusté des murs et de la plomberie, peintures écaillées, aurait eu besoin d’une sérieuse rénovation. Mais on venait de refaire la gendarmerie principale à Piton Saint-Leu… pas d’argent pour restaurer un vieux bâtiment. Et puis, une tempête qui n’a pas causé de gros dégâts. Je revois la face malicieuse de Tonton, j’entends son rire, nous annonçant : « Ah ! Ils vont pouvoir reconstruire la gendarmerie de Saint-Leu. Il paraît que le cyclone a tout battu à terre… clin d’œil… le cyclone Dodge… »

Cela dit, sans taxer de menterie es gens du sud inondés, évacués, qui ont perdu récoltes et poulaillers après avoir essuyé le gros de Berguitta.

 

Papyrus

immobiles sur leurs tiges

tournez, tournez, petits moulins

 

(19 janvier 2018)

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