Vive Février!

Publié par Monique MERABET

Vive Février!

FÉVRIÉ LÉ ANLÈR

 

 

 

L’année avance à pas de jours, à pas de mois. Immuablement sans jamais rater un iota de seconde.

 

Février sera riche en évènements : anniversaires tristes ou gais, le mois du haïku avec le NaHaÏWriMo… et des ateliers programmés : avec les collégiens de Mahé de Labourdonnais, avec les deux journées académiques (15-16 février) « écrire avec les haïkus »…

Pourquoi ne pas lui consacrer une page ? Qu’on se le dise ! Alé di partou…

 

Samedi 3 février 2018

 

Je serai à Radio-Vie à 11 h pour l’émission Vavangé, en compagnie de Céline Huet, Huguette Payet, Monique Séverin. Nous présenterons notre ouvrage récemment paru aux Éditions PETRA :

 

Nénènes, porteuses d’enfance

 

Un recueil de nouvelles sur le thème des nénènes, ces femmes si discrètes et si présentes à la fois au sein de maintes familles créoles longtemps. Mamans de second rôle, souvent, figures tutélaires, sat la ède marmay grandi…

 

Dans l’après-midi, nous nous retrouverons en dédicace à

 

La librairie « La nouvelle colombe » du Tampon

 

Cette fois, la main des cinques (terme féminisé intentionnellement) auteures au complet : Isabelle Hoarau-Joly qui vient du Sud, pourra se joindre aux quatre du matin.

 

Le mois de février est le mois de mon anniversaire et vous pourrez me retrouver sur le site de

 

« Femmes au-delà des mers »

 

dans une interview préparée et présentée par Isabelle Hoarau-Joly.

Merci Isabelle pour ce beau cadeau !

Le lien à suivre :

 

 

Dans les familles créoles, familles-tribus du temps longtemps, sous de cossus bardeaux, sous d’humbles toits de tôle, on accueillait près des essaims d’enfants, de discrètes doublures, mamans de second rôle, des vestales familières, mémoires des maisons, qui apportaient supplément de soins et d’affection.

 

Une « marraine manquée », une tante délaissée, une dévouée nénène, une grand-mère endeuillée, aux manières de vieilles filles, gentiment moquées, assuraient dans l’ombre, bien d’ingrates corvées ; timides souffre-douleur des marmay tit piment, elles n’aspiraient qu’à un sourire, pour tout remerciement.

 

On les aimait sans doute mais leurs vies infertiles, privées de fleurs, de bals, de gentils compliments, ne pouvaient offrir les flatteries faciles qui combleraient les vœux du jeune âge impatient ; leurs âmes, souvent, se blessaient au cinglant défi : « Tu n’es pas ma maman »

 

Chaperons intraitables, à la morale austère, elles étaient imbattables sur les bonnes manières, pour nous éviter la honte des ladilafé ; mais les amoureux roués, avec science savaient les soudoyer d’aimables confidences, ces midinettes attendries par la moindre romance.

 

Fermes piliers d’église, fidèles paroissiennes, elles n’ignoraient rien des religieux parcours : processions, vêpres, messes, chapelets et neuvaines, il fallait bien les suivre dans leurs dévots séjours. Nos dimanches s’imprégnaient des senteurs désuètes, quand, pour rendre visite au Bon Dieu, elles se faisaient coquettes.

 

Aujourd’hui mises au rang de figures obsolètes, que nulle nostalgie n’entache donc l’hommage de ceux qui ont croisés leurs touchantes silhouettes. Mais aux enfants perdus de nos cités peu sages, les trésors de leurs cœurs manqueront à jamais, face aux télés sans âme qui les ont remplacées.

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