Pluie qui rit, pluie qui pleure

Publié le par Monique MERABET

Pluie qui rit, pluie qui pleure

PLUIE QUI RIT PLUIE QUI PLEURE

 

 

 

Musique des feuilles

après la pluie d’équinoxe

champs dévastés

 

Parlez-moi de pluie. Redites-moi le bruit des gouttes sur le gravier. Faites-moi oublier les averses de nuit cinglant la maison.

Et puis que dire encore de ce monde de vert et d’eau ?

L’équinoxe aujourd’hui. Printemps de mare aux canards, aux poules d’eau. Chanteront-ils le renouveau ? Automne d’arbre à pain, en larges limbes jaunes détachés. Fête d’escargots.

Même les nuages… trouées de bleu que saluent des trilles lointains. Mes mots, eux, ne sont que redites, brouillon. À jeter. On efface, on recommence.

Printemps d’écriture toujours renouvelée. Mais la fourmi, lasse d’attendre, se faufile en marge, s’échappe par la tranche du cahier. Elle n’aime pas la pluie ? Elle n’aime pas mes mots d’aujourd’hui ?

 

Carte satellite                                                  antravèr la karte

longue barre de Madagascar                            aguète Madagascar                 

attrape-cyclones                                              in gobe koudvan

 

La tempête a laissé sur la grande île voisine son lot de morts, de cases détruites… Les secours prêts à s’envoler mais comment les acheminer au cœur de la terre sans routes, pistes défoncées…

Les fourmis se méfient de ma plume qui divague, ripe parfois, s’enlise — compassion ? — vers les malheurs des autres.

Écrire plutôt l’arc-en-ciel qui m’arrive dans ces images de danseuse, jeune fille toute en déliés et grâce… et ce visage grave et concentré sur le mouvement, la position à garder.

 

regard de ballerine

encore un soupçon d’enfance

corps presque femme

 

(20 mars 2018)

 

 

 

 

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