Comme un p'tit coquelicot

Publié le par Monique MERABET

Comme un p'tit coquelicot

COMME UN P’TIT COQUELICOT

 

 

 

Aux oiseaux qui reviennent

au vent qui les a ramenés

merci*

 

*C’est pas un haïku, ça ! Ah ?

 

Deux feuillets prélevés au fouillis de mon bureau — ça ne se remarque pas, non ! — et sur le beau papier lisse : Comme un ptit coquelicot, la chanson que nous chantait Mouloudji. Un ami a pris le temps de me l’imprimer à l’encre rouge… comme un ptit coquelicot. Son amitié se souciait de nos désirs et de nos rêves, il n’y a guère. Salut, l’Ami François !

Ces feuilles volantes, je voulais m’en servir comme brouillon pour la suite de mon histoire d’île déserte créée par le dragon Ropâk.

Rouge bien sûr, mon petit prince dragon, ma petite sirène dragon, acceptant de devenir caméléon (l’endormi) afin de rejoindre la fleur orchidée de son rêve et de ne pas risquer de la blesser. Histoire d’amour.

 

« Un autre l’aimait, qu’elle n’aimait pas »

Les paroles de la chanson coquelicot me reviennent en boucle, à mes lèvres, à mon cœur. Tragique résumé d’une histoire de désir se prenant pour amour. Fait divers récurrent de l’île qui n’est plus déserte, qui piétine ses orchidées et ses caméléons de ses brodequins de béton. Femmes assassinées.

 

Mais sur le corsage blanc

Juste à la place du cœur

Y avait trois gouttes de sang… 

 

Drôles de pensées pour un dimanche de Pentecôte. Revenir à Ropak le dragon rouge et à ses frères : tribu paisible où l’on n’a pas le temps de se perdre dans des conflits, entre sommeils et réveils communautaires.

« Quand un dragon bâille, tous les dragons bâillent ; quand un dragon ouvre les yeux, tous les dragons s’éveillent. » C’est ce que dira le conte que je n’ai pas encore écrit. Eh ! Qui pourrait me contredire ?

La sève rouge ne s’écoule que de ces arbres majestueux nommés sang-dragon.

 

L’endormi

fondu à l’écorce

d’un sang-dragon

 

(20 mai 2018)

Publié dans Automne ou printemps

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