Le kigo de la couverte
LE KIGO DE LA COUVERTE
Fraîcheur de la nuit
entrecoupée de vent
ma couverte de coins
(*Couverte de coins : légère « couette » faite de rectangles d tissus assemblés. Kigo de saison fraîche.)
Météores d la nuit. J’ai cru entendre un sifflement de vent, un ronflement de pluie. Phénomènes fugaces m’arrachant au sommeil. Prolongement d’un rêve, fantasmes, sans doute.
Régurgitation d’une boule de poils de vent. Ah ! Ces chats que j’ai du mal à chasser…
Je n’aime pas le vent — Oh ! Tu n’as pas besoin de pianoter une mise en garde, èmegé ! Je connais le poids des négations sur l’humeur d’écriture — celui qui s’insinue entre les orteils, qui fait jaunir l’herbe et bouscule l’arc-en-ciel…
Le vent trouble l’arc-en-ciel ? Holà ! Qui veut noyer son chien… je me laisse emporter par un zèle calomniateur, un kassaj do suk su lo do lo van kan lu lé pa la… Vilain, ça !
J’aime le vent du lointain, portes et fenêtres fermés, mon corps à l’abri comme ces gros escargots en hibernation, le vent qui rafraîchit, qui emporte un vol de gras pigeons comme légers papillons, l’air soudain palpitant.
Mur qui s’ensoleille
le panorama des ombres
que le vent agite
Le vent marionnettiste. Ne nous fâchons pas. Donnons-lui le beau rôle.
Et puis, toujours vérifier ses allégations. Cette nuit, ce n’était peut-être pas le vent ; juste un boisseau de gnomes, de démons de minuit s’amusant à faire tomber les feuilles de l’arbre à pain…
Brin de muguet
si sage – en humer
la légère fragrance
(3 mai 2018)