Petits riens de nuages
PETITS RIENS DE NUAGES
Les pigeons
on les entend
s’envoler
Haïku ? Hum… On essaie autre chose.
Deux pigeons s’aimaient d’amour tendre
Roucoulements et doux câlins
Posés sur la maison des humains
Qui se disputaient à cœur fendre
Début de fable ? Pantoun ?
« Et si tu rajoutais le chat blanc de passage, ce serait caricature accomplie », grince èmegé, ange gardien d’écriture.
Pas toujours facile de se nourrir de ces petits riens qui retiennent mon attention, si minimes, si banals.
Dans « Petits contes de printemps », Sôseki note :
« Je vais aborder des sujets si ténus que je dois bien être le seul à m’y intéresser. »
Coquetterie d’écrivain ? Humilité d’écrivain s’interrogeant sur son écriture ?
Petits riens qui trament l’existence de taches à faire naître une deuxième fois, dessins cette fois.
À la Médiathèque de Sainte-Marie sont exposées des œuvres picturales (fleurs) créées à partir de taches aléatoires du pinceau et retravaillées afin de faire apparaître une forme identifiable. Peindre avant de dessiner.
Est-ce ainsi que le peintre nuagiste de là-haut couvre le ciel de moutons esquissés, transformables au gré de l’imagination de tout un chacun ? « Dessine-moi un mouton », disait le petit Prince qui avait tout compris.
Et là ! Regardez ! deux chats — blancs, évidemment — qui batifolent… non ! Pas coquecigrues sorties de mes idées qui font dentelle. Je vais les prendre en photos. Vous verrez…
Le temps d’aller chercher mon appareil… ils se sont métamorphosés en… paille-en-queue ! Majestueux ! Merveilleux ! Il suffit de regarder assez longtemps le ciel.
(12 mai 2018)