L'arbre desséché
L’ARBRE DESSÉCHÉ
Collège fleuri
l’arbre desséché
son nom perdu
Au cours de notre ginko (balade haïkiste) dans la cour du collège, j’y ai emmené les élèves de l’atelier haïku. Ils ne l’auraient sans doute pas remarqué sinon, pas plus que l’arbre au tronc écailleux, la coccinelle, la large table de ce flamboyant coupé à ras (j’y poserais mon ordinateur, dit une fille) ; il faut leur apprendre à voir, à écouter… le bruit de l’avion par-dessus les cris des collégiens, note un garçon.
L’arbre sec au tronc torturé, une allure de brande du volcan. Quelle malédiction s’est abattue sur lui ? Ma réflexion venue tout droit du figuier maudit de l’Évangile… et que je ne partage pas avec les jeunes. Nous cherchons plutôt des causes plus naturelles : la foudre, les fourmis dans les racines, l’emploi d’un fongicide/insecticide fatal…
Les collégiens, petit à petit, évoquent son histoire. Il portait des fleurs, autrefois, blanches ou rouges, ils ne savent plus. Ils l’ont découvert ainsi après des vacances, ont oublié son étrangeté, ses feuilles roussies font maintenant partie de leur décor quotidien.
Cet arbre admiré
tout desséché
comme un appel au secours
a écrit Alyssia. Une alarme pour notre comportement si peu écologique, mais un espoir aussi. Leur « appel au secours » est bien moins négatif que ma « malédiction ». Ils croient que l’on peut faire quelque chose. Leçon de vie.
Et pour conclure ma séance, ce haïku de Marlène Alexa :
Janvier
sur l’arbre foudroyé
le bruit de la pluie
Cette pluie de janvier qui le fera reverdir peut-être. Allez savoir ! Kisa i pë konète ?
Il est parait-il
des terres brûlées
donnant plus de blé
qu’un meilleur avril (Jacques Brel)
(1er juin 2018)