Peindre un papyrus
PEINDRE UN PAPYRUS
Ombres papyrus
s’étageant au bout des tiges
chercher la mouche
J’aime ce nouveau plumet au papyrus, pinceau prêt à calligraphier l’espace d’ombelles-mandalas.
Parfois, j’aimerais vous peindre. Mais la peinture, c’est comme la musique… pourquoi s’échiner à faire des taches ou des couacs au lieu de regarder, d’écouter.
Écrire est un art proprement humain ; je peux m’y adonner sans risquer de gâcher une beauté intrinsèque, de briser une harmonie originelle. Quant à offenser la grammaire…
Les mots ne laissent pas de traces, ne s’imposent pas aux sens. les mots laissent toute latitude au lecteur de rester à l’abri dans son propre imaginaire. Ô haïkus !
J’écris. Tu lis ou tu lis pas. Combien de livres refermés au bout de quelques pages pour incompatibilité d’âme !
Peut-on en dire autant de l’art pictural ou musical ? Hum… Tu regardes ou tu regardes pas (fermer la porte du musée), tu écoutes ou tu écoutes pas (débrancher les écouteurs du MP-je ne sais plus combien). Mais lorsqu’une image s’affiche, lorsqu’un air surgit d’une radio allumée, il est impossible de prétendre ne pas avoir vu, entendu.
À moins de tricher…
Comme cette fillette, photographiée de dos, devant l’enclos aux girafes d’un zoo et répondant péremptoirement Non ! à nos questions fouineuses, alors tu as vu la girafe ? Non, je n’ai rien vu. Là, sur la photo, c’est bien toi ? oui, oui, mais je fermais les yeux.
Belle leçon de logique. Voir ce que l’on veut voir.
Pluie d’hier au soir
traces ds chats clandestins
sur la véranda
(5 juin 2018)