Regarder pousser les mots
REGARDER POUSSER LES MOTS
Automne ou printemps
c’est l’alizé de mai
qui décide
L’hiver austral si doux en l’absence de vent. Pouvoir regarder pousser les plantes sans se presser.
Je me suis levée plus tôt pour cet indéfinissable bleu rosi du ciel, soleil levant. Temps du matin, temps d’écriture : c’est le seul moment de la journée que je peux contrôler, dont je dispose vraiment ; laisser courir ma plume sur des mots de rien, offrande au temps qui passe.
Écrire est une saison de grâce où l’on regarde pousser les mots : ceux qui viennent du plus profond de l’être, ceux qu’auront semé les oiseaux.
Comme ces petits grenadiers qui me viennent un peu partout. L’origine en est le jardin d’en face où un bel arbuste se couvre de grenades que je lui envie…
Mon jardin n’est pas envieux, pourtant et sait engendrer sa propre richesse d’un brin d’herbe ou d’un liseron.
Si beau le rouge d’une fleur de grenadier ! Il mène vers les pivoines et les coquelicots d’ailleurs. Vers la petite rose venue au rosier nain.
Rose aux nuages
comme ils chantent fort
les oiseaux ce matin
(30 mai 2018)