Coup de fraîcheur

Publié le par Monique MERABET

Coup de fraîcheur

COUP DE FRAÎCHEUR

 

 

 

Un balai qui claque

ils partent quand ils veulent

moineaux sur un fil

Y a-t-il un musicien

pour les notes envolées ?

 

Le dernier jour de juin. Comme une page que l’on tourne. La vie est un livre plutôt qu’une aquarelle. Nous ne vivons qu’une page à la fois, au jour le jour, sans même savoir ce qui s’imprimera demain.

Un mois qui finit… un mois qui commence. Tant que l’on aura des pages à feuilleter. Un instant finit, un instant commence, allumant sa flamme à celui passé. Une page que l’on referme avec joie, avec regret, avec espérance toujours pour la promesse du lendemain.

Ne faut-il pas croire au demain, sous prétexte qu’aujourd’hui a une fin ? Croire, espérer, et ne pas redouter jusqu’au mot FIN et le livre en cendres.

Ce haïku de Chiyo-Ni évoquant l’enfant disparu :

 

Le pêcheur de libellules

jusqu’où est-il allé aujourd’hui ?

Je me le demande…

 

On peut tout dire dans un haïku : le parfum de la rose et le chant du merle et ce qui monte du plus profond de nous.

Écrire et libérer ces mots qui nous viennent. Qui viennent de nous. Écrire est un don de soi, une prière qui s’élève comme l’encens du soir ou la rosée du matin.

Écrire, c’est aimer de toute la force d’un amen.

 

Coup de fraîcheur

aimer ces feuilles jaunes

fleurs à mes yeux fatigués

 

J’ai aimé cette citation de Lewis Carroll : « Occupez-vous du sens et les mots s’occuperont d’eux-mêmes. » Rétablir la hiérarchie des valeurs : vivre d’abord ; le reste nous sera donné par surcroît.

 

(4 juillet 2018)

Publié dans Habiller la lune

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