Pas la chasse aux papillons
PAS LA CHASSE AUX PAPILLONS
Au-dessus du bassin
qu’il est beau le velours
bordant la feuille
Au-dessus du bassin, nuée d’aleurodes… comme de minuscules papillons blancs. Mais l’aleurode n’est qu’une vilaine mouche qui s’attaque à une flopée d’espèces végétales, la terreur des potagers…
Le papillon a reçu et donne gratuitement sa grâce et sa beauté. Et pour cela, on le détruit, « il est à moi, cloué là entre deux plaques vitrées ». Chasseurs de papillons, collectionneurs : les seuls à suive sont ceux que chantait Brassens :
Mais tant qu’ils s’aim’ront, tant que les nuages
Porteurs de chagrins, les épargneront,
Il f’ra bon voler dans les frais bocages
Ils f’ront pas la chasse aux papillons.
J’ai repéré une troisième chenille sur le petit citronnier du pot (il est intéressant de noter que les trois chenilles se sont succédées, pas toutes en même temps) ; « arbre aux papillons », je le baptiserai.
J’ai envie de la laisser là, au jardin, priant pour que les chats affamés ne la remarquent pas, ni le bulbul qui volette de l’arbre à pain au lilas. Voir la chrysalide se former au-dessous des feuilles et voir le papillon sortir du cocon un matin si beau d’hiver oublié. On peut espérer. La chenille du papillon de Vinson émet une odeur désagréable lorsqu’on la touche : signe d’alerte pour les prédateurs. Noli me tangere.
Échenilleur
tuit-tuit*, sais-tu que tu viens
de gober un papillon ?
(*le tuit-tuit est un petit oiseau endémique des Hauts de la Réunion qui se nourrit de larves)
Hier les paille-en-queue sillonnaient le ciel de Saint-Denis : « plus beaux que les mouettes » me dit l’amie qui va bientôt retrouver ces dernières au ciel de Bretagne. dans mes carnets de vacances virtuelles et immobiles, j’ai aussi épinglé (virtuellement, s’entend) l’araignée bourguignonne qui attend une autre amie en sa baignoire. Et de Picardie…
Ciel vide
au-dessus de la mare
leur silence à partager
(12 juillet 2018)