Les arbres chanteurs

Publié le par Monique MERABET

Les arbres chanteurs

ARBRES CHANTEURS

 

 

 

Longeant le collège

plus fort que la rumeur

les arbres chanteurs

 

On dirait l’automne. Ah ! Ce vent revenu, contre saison. Peut-être vient-il de l’autre hémisphère — le vent n’a pas de frontière — ; peut-être est-il revenu sur ses pas afin de faire chanter ces arbres-percussion qui longent le collège. Premier collège royal, puis lycée Leconte de Lisle, puis collège Bourbon, qui fête ses deux cents ans. Les arbres sont-ils d’origine ?

Je ne retrouve plus le nom botanique de ces piédboi qui perdent leurs feuilles et gardent ces myriades de gousses sèches accrochées aux branches. Pour s’offrir un carillon avant les nouvelles feuilles qui percent déjà, pressées de repeindre l’arbre de sa couleur habituelle.

Je ne retrouve même pas le nom vernaculaire, sans doute un vocable imagé évoquant le bruissement dans l’alizé.

Je ne me souviens plus de la couleur des fleurs : roses, jaunes, blanches ? Mais je me souviens des nuées d’abeilles habillant d’or leurs troncs vénérables. En quelle saison ? 

L’arbre est-il endémique, indigène, naturalisé, envahissant ? Vient-il d’Inde, de Chine ou d’Afrique ?

Botaniste ratée, je fais taire — provisoirement — mon moulin de questions. L’important est de capter la chanson offerte, de profiter de la conjonction d’un jour de vent et de la présence des gousses… et de ma présence. Ce 10 octobre 2018, à midi.

 

Google me dit tout, tout, tout sur l’arbre chanteur.

Il s’agit de l’albizzia Lebbeck aux fleurs blanches en plumet. Venu d’Asie, il s’est naturalisé sur l’île jusqu’à en être (presque) espèce envahissante. J’espère qu’on ne les coupera pas pour autant…

Le nom créole réunionnais est bois noir ou banoir ; les Antillais l’appellent « Langues de vieilles femmes ». les Antillais plus musiciens  (ou plus mauvaises langues) que les Réunionnais ?

 

(10 octobre 2018)

Publié dans Correspondances

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