Les mandalas de l'Avent (7)

Publié le par Monique MERABET

Les mandalas de l'Avent (7)

Vendredi 7 décembre,

 

 

 

Route à flanc de cap

piqueté de flamboyants

découvrir la mer

une saison après l’autre

vivre une vague après l’autre

 

Et constater que l’on sait nager. Ou que l’on ne sait pas. Submergée.

La vie à se noyer dans un verre — mais pourquoi l’a-t-on rempli et avec quoi ?  — toussant, crachant, maugréant le jour trop court qui ne nous laisse pas le temps de le vider, goutte-à-goutte de colibri, écope à l’aide d’une épuisette.

 

Lever les yeux

un paille-en-queue devient

nuage

 

Heureusement il y a la mer pour bercer nos rêves fous, nos rêves sages, d’ailleurs et d’harmonie.

Vague après vague, l’esquif flotte et tangue, menace de chavirer et se rétablit. Il nous mènera sûrement au port d’une autre île, aile, étoile, mandarine… au bout d’un jour, au bout d’un an, cela dépendra du vent.

 

Un bulbul se pose

l’arche du jasmin fleuri

au bout de la nuit

 

Rêve en blanc de l’autre nuit. Vagues frangées d’écume dessinant un archipel sur le sable noir des plages saint-leusiennes. Pailleté d’obsidienne. Là où bat la mer, là où battait mon cœur d’enfance. Attendre indéfiniment qu’elle revienne.

 

La sabe bor d-mèr                   Un cœur d’écume

i anval in kèr lékume                laisser le sable boire

mon kolèr la fané                     ma colère

 

(Monique Merabet dans Cent haïkus pour la paix, Collectif L’iroli, 2015)

 

(Vagues, Les mandalas de l’Avent, 7)

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