Des pas ténus
DES PAS TÉNUS
Dans la ruelle
pas ténus – je les écoute
et puis j’oublie
Des pas à peine audibles. Petits pas pressés. Un enfant ? Une femme ? Ils vont vers je ne sais pas.
Le vent s’est arrêté un instant. Sans doute fatigué d’avoir trop brigandé toute la nuit, battant contre la digue des volets clos.
Rai d’air frais s’insinuant sous les portes vitrées. Pas même un chat pour me servir de chaufferette.
Le chat blanc ne vient pas miauler sous ma table. A-t-il fait bonne chasse cette nuit ? Peut-être a-t-il suivi les pas menus sur le gravier… vers cet ailleurs de rues, d’odeurs, d’autres chats que je ne connais pas.
Matin de juin qui se perd en ressassements : le vent, le chat, les passants. Bientôt la lune en croissant, marquant la fin du ramadan.
Jours qui raccourcissent
le ciel n’a rien perdu
de son immensité
Ma page d’écriture s’essouffle avant de commencer vraiment… La laisser en blanc. ne pas prendre le risque qu’elle s’égare dans les glauques étangs du monde qui ne va pas bien.
Revenir à la chanson de Brel : « Il nous faut regarder », une des plus belles, une de celles qui irradient la joie.
Il nous faut regarder
Ce qu’il y a de beau
Le ciel gris ou bleuté
Les filles au bord de l’eau
L’ami qu’on sait fidèle
Le soleil de demain
Le vol d’une hirondelle
Le bateau qui revient.
(3 juin 2019)