Page... Plage

PAGE… PLAGE

Le silence

d’une page blanche

bruit de vague

Devant moi une plage de sable fin pour y imprimer mes pas.

Les mots, les pas, les feuilles tombées pendant la nuit : signes à recueillir, messages à décoder. Ou choisir d’avancer à l’aveuglette…

Page/plage bleue du ciel pour qu’un vol d’oiseaux s’y dessine, librement sans un caillou de nuage pour accrocher les ailes. Les oiseaux avancent, droit devant ; toujours je leur envie de savoir où ils vont.

Les hirondelles de Plouy sont-elles parties déjà ? Attendront-elles l’équinoxe ?

Et tous ces mots échappés de ma plume demeureront-ils à jamais, prisonniers du temps, épinglés sur les pages de mon cahier comme on épinglait autrefois les papillons. Utiliser l’imparfait, « épinglait », pour me rassurer ; l’humanité a fait un pas vers le meilleur.

La foi que demande chaque instant pour faire confiance, espérer !

Mes chemins de traverse, mes sentiers zigzaguant… Je les voudrais pistes sans surprise, désert inconscient, espace lisse. Mais à trop éviter les cailloux, je risque de manquer le coquillage nacré mis là pour moi.

Je ne sais pas pourquoi les mots me mènent en bord de mer aujourd’hui. Nostalgie des vaguelettes qui brodent indéfiniment leur écume à mes pieds. Fascination.

Peut-être images subliminales, prégnance du défilement des photos tweetées et retweetées sur l’écran de ma tablette. La mer est toujours refuge des idées folles, barrière souple qui les empêche de suffoquer, qu’il est facile de dessauter* à la rencontre des hirondelles.

Fenêtres ouvertes

M’ébattre avec les moineaux

de branche en branche

ressac de leur gazouillis

c’est ici, c’est aujourd’hui

(17 septembre 2019)

*expression créole : aller au-delà