Octobre à la petite semaine (2)
Mardi,
Pensées sous la pluie
aux pétales fripés
l’impact des gouttes
Matin de monts perdus dans la brume des gouttes. Le temps lui aussi s’est égaré à suivre les chemins évanescents de perles au balcon, diamants accrochés au creux des pétales et qui n’attendent qu’un rai de soleil pour s’iriser. Tout à l’heure. Rien ne presse.
Matin pluvieux
à écouter l’oiseau
l’instant m’appartient
Rester encore un peu dans ce statu quo de gris capteur de minutes, de secondes, le temps à l’arrêt. Quand le ciel est à la pluie, j’ai toujours cette impression exaltante que mes heures se sont immobilisées comme pour un jeu de Un, deux, trois… soleil, que je peux en disposer à mon gré. Parfois même, le temps semble se dépouiller de toute signification existentielle. Flânerie intemporelle à écouter les oiseaux ou ce goutte-à-goutte ténu d’un rameau se ressuyant.
Gris des oiseaux
traçant au gris de l’espace
d’invisibles sillons
Ma plume paresseuse « sous-préfète »* au champ uniforme des gris. À ne plus savoir si viendra le soleil ou la nuit. La lune descendante y a camouflé son ultime brimborion d’astre floconneux.
Pourquoi ne voit-on pas toujours la lune ronde et pleine ? Pourquoi cette illusion qu’elle pérégrine sur l’autre côté du firmament ? Tant de choses nous échappent au fil des ans ; il faudrait réviser ou s’émerveiller comme l’enfant.
Après tout, y a-t-il une raison aux ellipses des planètes ?