Conte de Noël

C'était en 2014... les illustrations de Céline Manoël pour l'album Le chrysanthème de Noël

CONTE DE NOËL

(à la manière d’un haïbun lié)

La nuit étoilée

surprendre la voisine

posant ses guirlandes

Milliers de clignotements. Appeau pour étoile de Noël. L’étoile des bergers, les guidant à travers la nuit secrète.

Blandine raconte :

« L’étoile était si lumineuse et si basse à l’horizon mais tout de même trop haute pour une montagne. Alors j’ai proposé aux enfants (qui étaient avec moi en voiture) que c’était l’étoile du berger qui mène à Noël. »

Cela commence comme un de ces contes de Noël d’autrefois, que l’on ne dit plus guère en notre carcan laïc. Sur la radio matinale, dans un brouhaha de fête, on demande à un enfant de raconter « son plus beau Noël » : guirlandes, chocolats, cadeaux, pétards et feux d’artifice ? Rien ne doit transparaître de l’enfant avec qui partager joie, solidarité, humanité.

Pour moi un souvenir de vacances de Noël à Jérusalem : l’unique étoile éclairant le ciel de la cité. Vue panoramique sur la ville depuis une esplanade. Veille de Noël, décembre 1981.

Lumignon à fleur d’espace

Qui de l’astre ou de nous part ?        (Blandine)

Et, coïncidence, le hasard fait bien les choses, — mais je ne crois pas au hasard lorsque les convergences se font si évidentes — depuis quelques jours je médite sur ce tweet :

Figée dans le ciel

une étoile médite

sur l’éternité                           (Dora Libellule)

Rappel du Petit Prince là-haut ; il nous regarde depuis sa planète ; il n’est pas seul : mouton et rose — et peut-être un de ces indéracinables baobabs — l’accompagnent, cristallisant nos souhaits d’éternelles douceurs, paix, beautés.

Mon haïku en est l’écho :

Imitant sa voix

j’entends rire les étoiles*

de ce Noël-là

*Le rire des étoiles est un recueil de tankas-prose (Monique Merabet, éditions du Tanka Francophone)

(17 décembre 2019)