Des noeuds à l'âme
DES NŒUDS À L’ÂME
En un instable équilibre
Croître et décroître au solstice
Mon distique pour répondre au tercet de B. qui prophétise : « Le sud passe au nord »
Notre renga se déroule comme une poésie coulée : passe-moi un peu de ton nord, je te passe un peu de mon sud.
Et ce solstice de décembre — ne dire ni d’été ni d’hiver, toute la terre partage le même solstice —, finalement, je le sens moins « cul entre deux chaises » ou pour être moins triviale, « tête entre deux hémisphères ».
Nous jetons des ponts pour raccrocher nos pensées funambules.
Dans l’herbe plus haute
cache-cache avec l’escargot
mes pas chancelants
Tout devient obstacle à mes pas peu assurés… de moins en moins assurés. Quand atteignons-nous notre acmé sur l’orbe des âges ? Cette orbe qui n’est plus ellipse au cours cyclique mais adopte une allure de parabole fuyant vers l’infini.
La chute. L’épilogue au paradis. Nous n’en saurons jamais rien : les âmes heureuses n’ont point d’histoire.
Bah ! Quelques promesses encore, quelques vœux, quelques noëls, nœuds à nos pensées pour nous rappeler… quoi donc, déjà ?
Que nous sommes mortels ?
Que nous sommes vivants !
(22 décembre 2019)