Ecrire l'ennui
ÉCRIRE L’ENNUI
Derniers chocolats
entre Noël et Jour de l’An
tourner la page
Trêve des confiseurs. Du temps pour s’ennuyer. Faire le point sur l’année qui s’achève. Bilan des joies, des moments heureux, les autres ne méritent pas que l’on s’y attarde.
S’ennuyer est un art. Hier une émission radio nous proposait d’apprendre à s’ennuyer, à ne rien faire…
Mais ne rien faire, est-ce s’ennuyer ? Hum… je n’en suis pas sûre !
Ne rien faire est un acte délibéré. Mettre son esprit en vacances, ses sens en pause , prêts cependant à tout capter de l’instant, mode flânerie des pensées.
L’ennui nous tombe dessus, sans prévenir : moment dépressionnaire, lassitude remontant du plus profond de l’enfance — Maman, j’sais pas quoi faire —, du subconscient, les envies en berne.
Fin d’après-midi
regarder danser les feuilles
derrière un rideau
Un liseron agité par la brise suffit à mettre en action un théâtre d’ombres sur le balcon. Silhouette de gente dame — kadadak sur mon cheval à chaque saute de vent —, marionnettes d’oiseaux-feuilles ne s’envolant pas plus loin que leur tige, soubresauts d’un petit animal d’espèce indéterminé (chat, chien, rat ?) tout excité malgré la main apaisante qui lui tapote la tête… voire chenille monstrueuse attaquant la dame et qu’un preux chevalier tente de repousser à coups de gourdin.
Des deux versions, choisir la plus douce. L’ennui est propice à la rêverie, pas au cauchemar. Se garder de confondre trêve des confiseurs et ces cinq jours néfastes que le le calendrier aztèque rajoutait à son calendrier solaire de 360 jours : jours inutiles que l’on vivait dans l’effroi et la désespérance.
Ce jour faste
strié de nuages
bleu du ciel
(26 décembre 2019)