Et le lendemain...

Publié le par Monique MERABET

Inventaire /pluriel d'une île/et des livres

Inventaire /pluriel d'une île/et des livres

ET LE LENDEMAIN

 

 

 

Et le lendemain

les nuages sont si beaux

me dit son sourire

 

Retrouver la liberté d’écrire, la liberté d’inscrire une page ciel et terre, fleur et oiseau, au seuil d’un matin.

Ce tronc de francisea juvénile aperçu de ma fenêtre, promesse de floraisons mauves au prochain été, me semble être silhouette de femme, de jeune fille à peine nubile. Un peu danseuse, un peu sylphide.

Retrouver le déroulé des mots sur le papier, leur genèse, la source.

Nulle nostalgie, nul regret après cette parenthèse vécue jour après jour : du 6 au 11 décembre : série d’émissions radios en direct, d’entretiens avec des autrices (fanm i ékri isi la Rényon) qui livrent ce qu’elles ont au fond du cœur, femmes chaleureuses qui écrivent dans la lucidité, sans amertume.

J’ai aimé la note finale acidulée des paroles de Monique Séverin évoquant quelques aspects de sa personnalité à haute potentialité, dite de zèbre… Déroulant son parcours rebondissant, zigzaguant (kass kontour dann shemin droite, dit une expression créole), elle ponctue ses propos du leitmotiv : « et puis, je suis une femme ! »

Femmes aux mains toujours pleines, aux pensées qui funambulent sur tout un tramail de fils, femmes sur qui repose l’équilibre du monde, femmes-zarboutan au mieux, lorsque l’on reconnaît leurs qualités, femmes-kleenex, déversoirs de toutes les misères de leur entourage, « Allo Maman, bobo… »

Le salon de la culture et de l’identité s’est refermé pour moi sur cette petite musique familière.

Salon un peu zèbre lui-même dans son foisonnement de débats, de concerts, de libre parole et de libre langue… à découvrir au cœur, dans l’intime.

Salon qu’il ne faudrait pas réduire aux stands éclectiques, pas très fréquentés, mais agréables et riches dans leur diversité souvent tourné vers l’avenir d’un développement durable, plus harmonieux.

À côté de l’endroit d’enregistrement, les yeux s’attardent sur les zanimodou, peluches chanteuses représentant oiseaux, papillons, lézards endémiques, à préserver.

Oui, ce salon Culture et Identité était à vivre de l’intérieur (comme les invitées, fanm lotèr, éditrice, bibliothécaire… qui vivent leur passion d’écrire, de transmettre, avec leur coeur), exhalaison de l’âme d’une île mise en lumière grâce au travail de l’Agence KOMKIFO porteuse du projet et organisatrice : une manifestation dont la culture réunionnaise sort grandie.

 

(12 décembre 2019) 

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D
Tu étais absente ici pour la belle cause, Monique. C'est bon que les voix de femmes se fassent entendre. En tout cas, la tienne est toujours un plaisir.
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M
Dire... Écrire... Et si l'on a des lecteurs, c'est Noël! erci Danièle.