Carnets galactiques
CARNETS GALACTIQUES
Queue en éventail
parade de tourterelle
au vent de juin
Silence du petit matin (granmatin, dit-on en créole !). À en perdre ses repères. À se demander si, en ouvrant les volets, le regard ne se perdra pas sur un désert ni feuille, ni oiseau.
Matin de givre
plaine des sables tout en blanc
chemin volcan
Je suis seule à bord d’un vaisseau furtif, OVNI pour ceux qui n’ont pas d’imagination ; il m’entraîne vers l’inconnu, l’insondé.
Approche d’un trou noir. Tout ce vide ! Je me sens pesante, pesante !
Cela vaut-il la peine de continuer à voguer dans le rien ?
Se laisser aspirer. Il paraît que de l’autre côté, les étoiles sont plus brillantes…
Je reprends ces carnets galactiques d’un voyage imaginaire. Le Petit Prince, chevalier en armure cosmique, commençait ainsi ses contes : « Dans un espace imaginaire… »
Je baptisais alors mes escales stellaires : Altaïr, Asphodèle, Agapanthe, Améthyste, Astérie, Alizé, Alouette. Juste pour la sonorité des mots, leur couleur…
Je n’avais pour boussole qu’une spirale de coins, censée me conduire au sein d’un continent outre-humanité.
Ah ! Redescendre sur terre. Redécouvrir avec soulagement ? déception ? le monde vert et bleu d’un matin de juin. Tout est en place comme hier, comme avant-hier.
Terre et ciel
Miel et fiel
Pluie et soleil
Bonheur et deuil
Nuit et lumière
Amour et guerre
Rire et pleur
En long, en large, en raccourci
La mort, la vie.
Mais peut-on revenir de si loin sans que le monde ait changé ?
Matin renaissant
comme tout semble possible !
écrire un roman
j’ai la trame dans ma tête
l’héroïne dans le cœur
(5 juin 2020)