Face à la mer

Publié le par Monique MERABET

Face à la mer

FACE À LA MER

 

 

 

Jacuzzi pour galets

toujours la même distance

entre la mer et moi

 

La mer d’hier pourra peut-être ragaillardir mon lundi qui s’enlise. Ce matin pourtant, nuaj nou néna, sièl blè nou néna. Et chants des oiseaux, et fleurs buissonnières du jasmin d’Inde…

L’eau, l’air ; la lumière, les galets. Le poème d’Esther Granek

 

Et je serai face à la mer

qui viendra baigner les galets

caresses d’eau, de vents et d’air.

Et de lumière. D’immensité.

Et en moi sera le désert

N’y entrera que le soleil léger

 

Impressions, sensations à saisir, images à faire renaître.

Tiens ! Les nuages ont changé d’aspect ; de flocons compacts, ils sont devenus filaments comme coton ou laine cardés.

Relire un poème de Kenneth White. Il doit servir de support à un cycle de haïkus : piocher parmi les mots de l’autre et écrire son propre poème. Utiliser les mots du poète, cela veut dire aussi « entrer » dans son univers : un monde ouvert même s’il est étranger à mon environnement réunionnais : arbres gelés, dernières pommes, bouleaux blancs, glands, bois d’hiver.

Vaudrait-il mieux adapter les éléments à mes saisons particulières ? Dernières mangues tombées à la fin de l’été, le sol recouvert d’herbe jaunie, les arbres toujours verts, le grain de jaque qui germe…

Ah ! Kenneth White parle aussi de livres, notre font commun (f-o-n-t comme aux fonts baptismaux)

 

Avant les livres

l’écorce des bouleaux blancs

comme après les livres

 

Livres de côté

ma cervelle ouverte au vent

tout à coup je sus

 

(29 juin 2020)

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