Sans fausse note

Publié le par Monique MERABET

Sans fausse note

SANS FAUSSE NOTE

 

 

 

Brindille là-haut

elle plie sans se rompre

le poids du bulbul

 

Écrire Cent poèmes pour bulbul en haut du manguier… projet de la semaine.

Je les ai longtemps observés ce matin, ce couple de bulbuls. Défi à la fragilité d’une branchette sur laquelle ils ont choisi de s’exhiber. Face au soleil : une hymne à l’astre du jour.

 

Bulbul haut perché

crois-tu que ton chant fait

lever le soleil ?

 

Kisa i koné ? Peut-être ton syrinx émet-elle l’appel qui le fera émerger de là-bas, au-dessus des toits.

D’autres oiseaux (moineaux) ont investi leur portée de fils habituelle : rondes des ventres blancs, noires des têtes gracieuses en alerte, qu’un étirement d’ailes transforme en croches.

Chansons qui s’écoutent avec les yeux, avec le cœur… et le soleil ne manque ni d’yeux, ni de cœur.

Mais qui me transcrira leur chœur céleste ?

Comme la rose devient symbole d’éternité pour Claudel, méditative pour Dali, les oiseaux me sont lien entre terre et ciel.

Recueillir chaque son en mon âme attentive. Si ma mémoire qui n’a pas d’oreille, semble adopter le dicton « I rante par in koté zorèy, i arsorte par l’ot », mon inconscient, mon subconscient s’en imprègne au passage.

mon cerveau comme une éponge imbibée de chants d’oiseaux ? La belle idée ! Au paradis, sans doute, pourrai-le les laisser s’élever, reproduire la joie emmagasinée. Sans fausse note.

 

Que préfères-tu

orchestre de manguier

ou d’araucaria ?

 

(22 juin 2020)

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