Sans fausse note
SANS FAUSSE NOTE
Brindille là-haut
elle plie sans se rompre
le poids du bulbul
Écrire Cent poèmes pour bulbul en haut du manguier… projet de la semaine.
Je les ai longtemps observés ce matin, ce couple de bulbuls. Défi à la fragilité d’une branchette sur laquelle ils ont choisi de s’exhiber. Face au soleil : une hymne à l’astre du jour.
Bulbul haut perché
crois-tu que ton chant fait
lever le soleil ?
Kisa i koné ? Peut-être ton syrinx émet-elle l’appel qui le fera émerger de là-bas, au-dessus des toits.
D’autres oiseaux (moineaux) ont investi leur portée de fils habituelle : rondes des ventres blancs, noires des têtes gracieuses en alerte, qu’un étirement d’ailes transforme en croches.
Chansons qui s’écoutent avec les yeux, avec le cœur… et le soleil ne manque ni d’yeux, ni de cœur.
Mais qui me transcrira leur chœur céleste ?
Comme la rose devient symbole d’éternité pour Claudel, méditative pour Dali, les oiseaux me sont lien entre terre et ciel.
Recueillir chaque son en mon âme attentive. Si ma mémoire qui n’a pas d’oreille, semble adopter le dicton « I rante par in koté zorèy, i arsorte par l’ot », mon inconscient, mon subconscient s’en imprègne au passage.
mon cerveau comme une éponge imbibée de chants d’oiseaux ? La belle idée ! Au paradis, sans doute, pourrai-le les laisser s’élever, reproduire la joie emmagasinée. Sans fausse note.
Que préfères-tu
orchestre de manguier
ou d’araucaria ?
(22 juin 2020)