Tu seras un arbre mon fils
TU SERAS UN ARBRE MON FILS
Le chant de l’eau
au robinet – sur l’écran
photo de source
un chat croque une croquette
menu de dimanche ordinaire
Arrêt-image sur un tableau. J’aime quand les maisons s’enfouissent derrière les arbres. Comme le moi se cache derrière les calligraphies qu’ils dessinent sur le ciel.
Légèreté de lumière à travers le paysage des branches où se dissimulent les oiseaux et leurs chants.
Toute une trâlée de moineaux vient se servir à la ouate du cotonnier qui leur a généreusement ouvert ses capsules.
Maisons des oiseaux, ces nids qu’ils construisent doux et ronds, lovés sous les feuillages.
Derrière son rideau végétal, la demeure n’est qu’une façade de pierres ocre se fondant dans le réseau de ramilles.
Chaque jour j’ouvre les volets sur la barrière d’un arbre à pain. Vert luisant de soleil ou de pluie. Il me dit le temps qu’il fait.
La verdure du vieux manguier à travers laquelle la lune d’hier faisait koudziè, arbore ses premières fleurs. Nou lé la.
Promesses rassurantes même si ces inflorescences ne tiendront pas sous l’assaut des alizés ; l’hiver commence à peine et il leur faudra batailler de tout leur instinct d’arbre tenace pour renouveler sa floraison, s’assurer une filiation.
Chaque mangue qui se cachera dans le fouillis des iris, échappant à ma cueillette, donnera un petit arbre. Un petit d’arbre.
Ouvrir les yeux
sur une odeur de pollen
premières fleurs au manguier
(6 juillet 2020)