Jardin en attente
JARDIN EN ATTENTE
Moineaux dans le buis
et mon écran s’est figé :
colverts pour la chasse
Dernier jour de juillet. C’est tout ce qu’il y a à en dire ? Hum ! N’est-il vraiment que ce dernier jour d’un mois lambda, une subdivision aléatoire d’une pérégrination autour du soleil ? Ni plus, ni moins remarquable que le premier ou le dixième, n’ayant rien à apporter, à annoncer. A priori.
Mais peut-être est-il jour pierre blanche, jour prophète que l’on ne reconnaît pas.
Nos heures humaines ne sont méprisées que par nous, qui les vivons. Pourtant, mon réveil n’était-il pas attendu par l’oiseau, par les plantes ? S’ils chantent et croissent c’est pour me faire fête.
« Ou pour figurer dans ton cahier, sur ton blog », persifle MG (Main Gauche) toujours prompte à se moquer des prétentions d’écrivaine de MD (Main Droite).
J’ai vu s’étioler le jardin d’à côté quand les fleurs ont compris que la vieille dame, partie pour l’hôpital, ne reviendrait plus.
Mon jardin, lui, attend… J’aime cette attente de printemps, de promesses surgies d’un coin d’ombre, d’un oiseau qui s’affaire dans le buis de Chine, au creux des feuilles des iris. Ils refleuriront bientôt.
Entre ombre et soleil
la table et la chaise – et autres
choses pour me combler
Alors, il n’y a qu’à décider : ma journée sera marquée d’une pierre blanche, elle n’aura diffusé que lumière et joie.
N’avons-nous pas le choix des pierres dont nous bâtissons notre maison, à l’exemple de l’oiseau qui tisse son nid de paille claire aux odeurs de foin.
(31 juillet 2020)