Pensées pour Beyrouth
PENSÉES POUR BEYROUTH
Ciel rongé de flammes
l’oiseau chante-t-il encore
là-bas à Beyrouth ?
Premières pensées du cœur pour le Liban. De telles catastrophes dont l’année 20 semble friande… le monde du futur ?
Et cette image de transfiguration qu’apporte l’Évangile : « son visage devint brillant comme le soleil ». On ne peut s’empêcher de songer à l’Apocalypse (la révélation mais aussi les bouleversements de fin de monde).
Et, — coïncidence ? — le 6 août commémore la bombe sur Hiroshima…
Ciel couvert
le trille du moineau
s’oppose au martin
Des malheurs que nous provoquons nous-mêmes, les oiseaux n’ont aucun souci. Leur chant pur et mélodieux (si, si, martins !) est tourné vers le soleil, la source de vie. Paix et espérance, il emporte au loin les peines ; il est confiance et joie en l’instant vécu.
Remonter le ressort — Krouik… Krouik… dans mes os — chaque matin et laisser poindre les larmes d’empathie.
« Tout humain pleure son ciel disparu » dit le dramaturge Wajdi Mouawad (né à Beyrouth)
Mon parcours sur Twitter/Poésie m’amène ce haïku de Margaret Chula, grande écrivaine et propagatrice de haïkus, tankas, haïbuns aux USA et que je découvre. :
end of summer
my garden
in one wheelbarrow* (*brouette)
Cette fin d’été et cette brouette d’abondance débordant de feuilles, de fleurs, de fruits, je la vois, je la pousse — qu’elle est légère ! — dans l’allée. Elle n’a rien d’une nature morte, image figée. Plutôt une photo du subconscient de la vie. Nous avons besoin de ces signes même si à la fin de notre existence, nous n’emporterons ni un peu de terre, ni un peu de ciel.
Œuvre d’écrivain
si elle remplissait la brouette
d’un souvenir !
Terminer ma page d’écriture par cet Ave Maria (Gounod) que mes oreilles ont glané sur Twitter.
Ave Maria pour Beyrouth
piano et violoncelle
… et marteau-piqueur
(6 août 2020)