Kashiète? Alala!
KASHIÈTE… ALALA
Mouvement tournant
à la cuillère je dessine
monde au café
Désirer la pluie et désirer le soleil. À l’accomplissement des deux cycles, désirer encore… Est-ce manquer de sagesse ? D’une sagesse vide qui rime avec tristesse.
La Création est désir d’être multiple, d’être autre, de se projeter dans l’inconnu, de se surprendre.
Semer ses mots, c’est se révéler, être quelque temps recherche et plénitude.
Horizon d’arbre
cette trouée de verdure
encadrant l’oiseau
Ce tableau, c’est mon regard qui l’a désiré avant la photo. Et puis le vent a tout brouillé. Comme au café bu ; les galaxies se sont effacées.
Les jours s’en vont et je demeure… Pourtant ce sentiment d’être un parapet à l’impermanence. Tant que je vivrai. Tant que je ressentirai.
L’oiseau est revenu se balancer dans son cadre, un fil au-dessus. Balancement de branche qui le découvre et l’emporte, tour à tour. Tourner un peu la tête : « Kashiète ? Alala ! ». je suis petit enfant s’amusant à ce jeu. Et l’oiseau est ma mère.
Jamais je ne l’oublierai, jamais il ne m’oubliera. Nous avons uni nos solitudes aux atomes crochus d’un matin venteux. Kashiète ?
Le ciel se couvre et se découvre : bleu, blanc, bleu… et la lumière luit et se dérobe aux feuillages. Toute cette vie qui tient en si peu de temps et d’espace !
Passent les jours et passent les semaines…
Ô temps, tu m’auras comblée, malgré toi et ta propension à t’absoudre d’avance de m’oublier quand je n’y serai plus.
Les belles de nuit
du matin après la pluie
quelques larmes blanches
pensées gorgées de nuit
à laisser s’écouler
(12 janvier 2021)