Le ciel agrandi

Publié le par Monique MERABET

Le ciel agrandi

LE CIEL AGRANDI

 

 

Jasmin bruissant

la lumière danse

dans les bouquets blancs

 

Abeilles, je savais bien que je vous reverrais ! Je ne sais pas ce que mes photos ont pu garder des parfums, des couleurs et des sons… en un lieu réuni, règle des trois unités d’un matin ensoleillé.

Je sais que ce samedi — radio COVID, radio agressions et vols — prend un goût de fête.

 

Écrire l’abeille

une mouche vibrionne

au-dessus de moi

 

Aurais-je gardé pétales et fragrances dans mes cheveux ?

Sur la cactée (épiphyllum oxypetalum) j’ai compté une dizaine de boutons. Blanche et odorante sera la nuit qui les fera s’épanouir !

Au bout du jardin, le bleu jacaranda de la liane Saint-Jean (clérodendron)

 

Lumière du matin

quand les bleus se superposent

mon ciel agrandi

 

Après les orages, explosion de vie, de fleurs. À chaque fois la même surprise, le même émerveillement.

Huit heures. Pour me rappeler… il n’est que 8 h. J’ai tout mon temps pour être et ne plus être à l’instar des belles de nuit refermées. Sans regret. Elles ont participé aux agapes odorantes de la nuit. Elles ont accompli ce pour quoi elles ont vécu.

 

Refermée

chaque belle de nuit garde

au cœur une graine

 

Ce soir je regarderai la nébuleuse des nouvelles fleurs. Blanc et rose.

Combien de pas, combien de gestes, me mèneront jusqu’au ciel du soir ? De quelle couleur sera le vitrail de crépuscule dans le manguier ? Combien de mots écrits jalonneront ma journée, combien de mots partagés ?

 

(23 janvier 2021)

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