Quelque chose de l'arbre
QUELQUE CHOSE DE L’ARBRE
La bourrasque met
des feuilles dans les cheveux
les filles sous l’arbre
(extrait de 3 feuilles sous la treille, Éditions L’iroli)
Le soleil et le vent pour en tempérer l’ardeur. Les arbres bénéficient-ils de la brise qui fait danser leurs feuillages ?
Le vent, entité mystérieuse dont nul ne surprendra les secrets. D’où vient-il ? En quel point précis se forme-t-il et pourquoi ? Ce matin, annonce météo de deux possibles tempêtes qui toucheraient l’île : cyclogenèse… Qu’en pense l’arbre ?
Se ressentir dans le bois, lui prêter ses sensations. Mêler ses pensées à l’aubier, le vivant ; là où circule la sève : la partie la plus tendre, comme une âme à protéger. C’est là le rôle de l’écorce ; ne pas craindre sa rugosité.
« Nul ne peut atteindre l’aube sans passer par la nuit » (Pensée de Khalil Gibran)
Fréquenter assidûment les arbres. Adopter celui du jardin ou celui du bout de la rue… Ne pas hésiter à y habiter, comme les oiseaux, comme les enfants. Qui n’a pas rêvé — construit pour les plus chanceux — une cabane dans les branches ?
S’abriter à son ombre, l’envelopper de chants. Virtuellement aussi lorsque la voix s’est fêlée.
Atteindre en pensée l’aubier sans rien déranger de l’écorce vive, au liber concentrique des ans.
Bourrasque
dans un même mouvement
feuilles et moineaux
Et pour continuer dans la douceur, ce poème extrait de L’arbre chanson, Monique Merabet, Éditions Surya :
LE BAISER DE L’ARBRE
Au pied de mon arbre,
couronnes de feuilles
aux boucles emmêlées,
l’enfant dort…
La femme qui est dans mon arbre
la femme-liane
aux bras de sève,
s’est penchée sur son rêve
et lui a donné un baiser.
(18 janvier 2021)