Suivrêtre l'oiseau
SUIVRÊTRE L’OISEAU
Je suis l’oiseau
qui grimpe grimpe et se perd
dans le ficus
Délicieuse ambigüité d’une conjugaison, première personne du singulier, présent de l’indicatif. Suivre… être.
Me rappeler la devinette : Je suis ce que je suis ; mais je ne suis pas ce que je suis. Car si j’étais ce que je suis, je ne serais pas ce que je suis.
Harmonie (osmose ?) entre le végétal et l’oiseau ; l’un mène toujours à l’autre. Déjà le liseron…
Autour du pylône Otour lo poto
Un liseron grimpe grimpe in lizron i liane i grinp
Et l’oiseau soudain Aguète ! In zoizo !
(extrait de Au bout de l’index, publié aux Éditions L’iroli 2015)
Chacun de mes livres a une belle histoire. Au bout de l’index marquera pour moi la rencontre avec Irène, l’illustratrice. Une vraie rencontre face-à-face, sourire et simplicité : Irène, solaire et généreuse, débarquant, ses dessins dans la valise, à la découverte de l’île Mer et Volcan.
Petite exposition et causerie autour du haïku à la Bibliothèque Départementale. Bénis soient les livres qui nous fabriquent de tels souvenirs !
Et la dédicace : chaque exemplaire joliment illustré par Irène. Charme des couleurs et cet étudiant étranger accompagné de sa professeure, tous deux ravis de dénicher des haïkus en Créole.
Instants qui passent et qui demeurent. Un livre est garde-joie. Si je le feullette ce matin, c’est grâce à l’oiseau.
Un minuscule oiseau-blanc (oiseau-lunettes) qu’effarouche le déplacement d’air que je provoque en me levant. Photo remise à un autre jour.
Jour d’arrosage
l’oiseau boit aux orchidées
l'eau arc-en-ciel
Un bonheur n’arrive jamais seul. Il suffit d’un trille, d’un battement, d’un koudziè solèy pour donner au cœur un tempo de beauté. Tout à coup cet air que je fredonne et me revient des lointains cours de musique au Lycée… L’air de Laurette (extrait de l’opéra comique Richard Cœur de Lion)
Je sens mon cœur qui bat
qui bat, je ne sais pas pourquoi…
(15 janvier 2021)