Un cri, une fleur

Publié le par Monique MERABET

Un cri, une fleur

UN CRI, UNE FLEUR

 

 

Crépuscule d’hier

ce cri d’oiseau un peu triste

fleur bleue au matin

 

Voyage d’une étoile bleue de clérodendron ; elle a traversé tout le jardin pour venir s’échouer devant la porte sur une feuille de baobab nain. Trame d’un récit sans tambour ni trompette.

Et pourtant… taire la distance parcourue peut évoquer un long, très long, voyage. Cinq pétales tourbillonnent dans l’immensité de la nuit ; imaginer le mouvement hélicoïdal des fleurs de liane Saint-Jean (appelée aussi liane lélikoptèr) lorsqu’elles tombent.

Voyage devenu sidéral et mon petit carré de jardin agrandi à l’échelle d’un Cosmos.

 

Photos au hasard

à ne pas reconnaître

mon jardin

 

De quoi inventer des péripéties : trou d’air, trou noir, trou la i tou… De quoi vibrer, palpiter avec la corolle emportée.

Mais le vent a-t-il soufflé cette nuit ? Effleurer peut-être l’histoire intime d’un oiseau qui m’aurait déposé la fleur pour que je la découvre en ouvrant les volets : petit trésor, talisman de belle journée. Bleu sérénité comme mon encre pour l’écrire.

Ou alors l’étoile serait-elle concrétisation de ce cri de l’oiseau du soir. Métamorphose que l’oiseau produit pour me rassurer au seuil de la nuit qui tombe. Do Do, l’enfant Do…

 

Ce soir les boutons de belle de lune auront grossi, la lune aussi. Quelle nuit sera l’enchantée, la féerique ?

 

« La confiance en l’Aube modifie le crépuscule » (Emily Dickinson)

 

(25 janvier 2021)

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C
Très beau voyage ! J'aime ce déroulement de l'intériorité à partir des éléments de la nature et du ciel. Et ce vers de Dickinson, pour finir, est magnifique.
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M
Merci Cathie pour le partage.