Un cri, une fleur
UN CRI, UNE FLEUR
Crépuscule d’hier
ce cri d’oiseau un peu triste
fleur bleue au matin
Voyage d’une étoile bleue de clérodendron ; elle a traversé tout le jardin pour venir s’échouer devant la porte sur une feuille de baobab nain. Trame d’un récit sans tambour ni trompette.
Et pourtant… taire la distance parcourue peut évoquer un long, très long, voyage. Cinq pétales tourbillonnent dans l’immensité de la nuit ; imaginer le mouvement hélicoïdal des fleurs de liane Saint-Jean (appelée aussi liane lélikoptèr) lorsqu’elles tombent.
Voyage devenu sidéral et mon petit carré de jardin agrandi à l’échelle d’un Cosmos.
Photos au hasard
à ne pas reconnaître
mon jardin
De quoi inventer des péripéties : trou d’air, trou noir, trou la i tou… De quoi vibrer, palpiter avec la corolle emportée.
Mais le vent a-t-il soufflé cette nuit ? Effleurer peut-être l’histoire intime d’un oiseau qui m’aurait déposé la fleur pour que je la découvre en ouvrant les volets : petit trésor, talisman de belle journée. Bleu sérénité comme mon encre pour l’écrire.
Ou alors l’étoile serait-elle concrétisation de ce cri de l’oiseau du soir. Métamorphose que l’oiseau produit pour me rassurer au seuil de la nuit qui tombe. Do Do, l’enfant Do…
Ce soir les boutons de belle de lune auront grossi, la lune aussi. Quelle nuit sera l’enchantée, la féerique ?
« La confiance en l’Aube modifie le crépuscule » (Emily Dickinson)
(25 janvier 2021)