Voyage au bout du rouge

VOYAGE AU BOUT DU ROUGE

Dimanche grand matin

partager un cardinal

rouge et neige

Réveil. Échange de propos pessimistes. Rien ne va plus, on court à la catastrophe. Le (s) virus mutant (s) s’est (se sont) introduit(s) à la Réunion !

La première image du jour, cependant : ce cardinal canadien au rouge incroyable sur champ de neige. Pas la même espèce que notre mal rouj péi. Exotisme.

Qui sert de faire-valoir à qui ? Le blanc ou le rouge ? Plutôt l’osmose de teintes qui se complètent. Touche de rouge marquant une arrivée triomphale au bout de l’arc-en-ciel et toutes les couleurs fondues en ce blanc absolu.

Elle a voyagé l’image, quelque chose d’immatériel se concrétisant sur les réseaux d’une toile d’ondes nous réunissant. L’image est née d’un clic de doigts (gants ? moufles ?) sur l’appareil photo ; puis les pixels se sont reconstitués au bord de la mare (gelée ?) pour atteindre mon écran d’un dimanche sur île tropicale en plein été.

Voyages en images, d’amitié en amitié : l’amie d’une amie…

Ne boudons pas le plaisir de la cueillette. Miel pour mes yeux, ma vision encore nette.

Dans un buisson proche, par-delà la clôture, le rouge d’une fleur que je ne sais identifier. Parfois, c’est cela le cadeau, le mystère non révélé : la couleur qui laisse imaginer, qui draine dans son sillage une kyrielle de coquelicots, pivoines, tulipier du Gabon, grenadier… ou cette fleur-flamme qui a illuminé une potée de papyrus et qui a disparu, cycle de vie achevé.

Oh ! Je ne désespère pas que quelque graine reprenne vie, ici ou ailleurs ! Nous avons l’éternité pour cela.

Tiens ! Passer du cardinal à l’éternité… Beau tour de magie ! Oublier au passage les incertitudes d’un jour COVID. L’image est guérisseuse.

« Nous méritons toutes nos rencontres », dit François Mauriac.

(17 janvier 2021)