J'ai vu le soleil
J’AI VU LE MATIN
J’ai vu le matin
des abeilles autour du buis
j’ai vu le soleil
chaque jour est jour de fête
pour celui qui ne sait rien
M’inspirer de la lecture d’un psaume, de Bashô :
Devant l’éclair
sublime est celui
qui ne sait rien (Bashô)
Résolutions d’après temps pascal — puisqu’il est renaissance : me consacrer à mon travail d’écriture sans trop me disperser, au jardin.
Ô mon jardin de trop plein (avant élagage), de trop vide (après), comment ne te chanterai-je pas encore !
Ce matin, le buis de Chine en fleurs, leur parfum « alé di partou » qui a ramené les butineuses. Les ruches alentour auront miel saveur jasmin, cette année.
Parfums de la nuit
et la fraîcheur d’une ondée
demain une aurore
Dits de jardin, dits de lumière et d’ombre, de murmuration, de chatons qui courent et grimpent, électrons libres de ma véranda.
Les regarder encore — sans me sentir responsable —, renouveler — bientôt, bientôt — les plantations, les réorganiser, prendre du temps pour elles, pour moi.
Propos d’un automne/printemps qui s’installe. Ne pas oublier l’or des jours tranquilles, de calme intérieur quand tout s’agite en delà.
Se débarrasser de toute crainte. Le ciel est par-dessus le toit, poète, et rien ne le décrochera.
Se débarrasser de toute plainte. Aujourd’hui est jour de fête, aujourd’hui est jour de deuil et notre âme funambule sur le fil tiré entre les deux.
Banalité heureuse d’un temps de retraitée, de retraite où je suis présente à moi-même, où je peux accueillir tous les bonheurs, toutes les gratitudes.
(6 avril 2021)