Paysage en brouillard

Publié le par Monique MERABET

Paysage en brouillard

PAYSAGE EN BROUILLARD

 

 

À tous les passants des brumes de la vie

 

Brouillard de pensées

la mouche au-dessus de moi

m’enferme en son leurre

 

Bourdonnement incessant des mouches dans l’air moite. Quelque chose de pourri au royaume de Danemark ?

Mais laissons Elseneur au large, en distance et en temps passé. Aujourd’hui, la part belle au soleil.

 

Voile de nuages

il suffit d’un chant d’oiseau

comme un accroc

 

Ciel voilé ou chape de brouillard, on attend l’oiseau pour qu’ils puissent se déchirer. Le fond du ciel est bleu et le fond de notre âme est vie !

Les oiseaux font des trous dans le ciel pour que les âmes envolées — petit matin, sur la pointe des pieds — trouvent le passage vers le paradis des étoiles.

Combien de chants de deuil marquant notre existence ! Écouter l’oiseau et nous laisser guider par ses notes, seules capables de nous faire effleurer l’au-delà du monde. L’endroit et l’envers en même temps, indiscernables. Quel est le rêve, quelle est la réalité ?

Croire au chant de l’oiseau pour traverser.

Ce poème de L’arbre chanson ne suggère pas autre chose.

 

ARBRES DANS LA BRUME

 

Lorsque la brume chiffonne

son lourd manteau de laine

sur les épaules de la forêt,

les grands arbres frissonnent

désorientés.

Terre et ciel se confondent.

Ils ne savent plus vers quel monde

se tourner.

 

Il suffit qu’un oiseau paraisse

et d’un envol gracieux

troue la cape épaisse

pour leur montrer la route des cieux.

(Monique Merabet, L’arbre chanson)

 

(5 janvier 2022)

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article
B
merci pour ce beau texte
Répondre