Landmin koudvan

LANDMIN KOUDVAN

(Lendemain de coup de vent)

Fin d’alerte rouge

entendre à nouveau

grondement des ravines

La nuit encore ballotée dans la nacelle du vent, de la pluie : bourrasques, grains, rafales.

Deux jours, deux nuits, les volets clos. La maison semble navire en partance, rompant ses amarres. Je songe à ce que peuvent ressentir les marins ou les passagers confinés dans leurs cabines quand le bateau roule et tangue, à la merci des éléments déchaînés. Oceano nox… Impuissants à mener leur voyage au terme choisi.

Cette nuit (du 4 février) justement, cet insolite sauvetage : un bateau « pétrolier » mauricien  — aux dimensions modestes, heureusement — est venu s’échouer à la Pointe du Tremblay. Là où l’océan bat avec fureur les rochers escarpés, univers d’écume inabordable même par mer calme.

L’opération fut heureusement réussie, l’équipage sauvé… et, « aucun danger de pollution », nous assure-t-on. Hum ! Mais que diable allait faire ce navire près des côtes réunionnaises sous l’emprise d’une gigantesque houle ?

Ainsi nos destinées soumises à une mauvaise décision pris au hasard lorsque l’on ne maîtrise pas les aléas météorologiques.

Nul n’a de prise sur eux. Hier, tous les yeux fixés sur l’impressionnant cyclone, spirale d’énergie contenue, prête à être lancée sur nous pour peu que Batsiraï infléchisse sa trajectoire.

Quasi stationnaire de longues heures d’inquiétude durant, le cyclone s’éloigne enfin. Ouf de soulagement alors que la tornade va frapper Madagascar. Pauvre grande île-barre qui agit en gob pour tous les systèmes de la saison.

Lendemain koudvan

la branche s’agite encore

de l’ébranlement acquis

(4 févier 2022)

Note du 23 février : avec Emnati (20 février), nous avons connu semblables circonstances, avec pluies moins abondantes et sans mangues à ramasser. Quant au navire échoué, la coque s’est fendue et… la pollution est bien présente.

Lendemain de cyclone

au bananier relevé

l’escargot s’accroche