Entre les brumes
Entre les brumes
(Phan Chanh Thi)
Dans la préface de ce recueil de haïkus, peintures et calligraphies de Phan Chanh Thi publié aux éditions pippa, Dominique Chipot écrit :
« aucune logique, aucune mécanique ne peut cerner, et c’est heureux, la magie du haïku. »
À l’instar de cette réflexion, je ne tenterai pas non plus d’analyser « mécaniquement » les poèmes de Phan Chanh Thi, ni l’harmonie existant entre eux et les illustrations proposées (de la plume du même artiste). Pour ne pas rompre le charme, pour ne pas interférer dans le lien unique qui se tisse entre l’auteur et le lecteur, ne pas ternir ses nuances à chaque lecture, relecture, à chaque regard sur un lavis « des brumes ».
Entre les brumes est une bien belle façon d’accéder à la « magie » de l’auteur, de partager quelques brefs aperçus de son intériorité et l’osmose de nos vécus avec les cycles du temps qui passe.
à mi montagne
un moine écoute le silence
le hibou l’entend
Entendre est le maître mot… entendre les voix du monde dans l’éventail des saisons déclinées sous quelques facettes : Entre les brumes, Chant des bourgeons, Derrière les ciels, Quand passe la lune… et puis Nous et Demain.
Ces lignes pêchées aux haïkus rythment les différentes parties du recueil et constituent un beau préambule à ce voyage à petits pas auquel nous sommes conviés ; aucun d’eux n’est à négliger. Chaque détail compte pour parcourir ces quatre saisons qui en paraissent démultipliées, un peu comme dans un calendrier des vingt-quatre saisons japonaises et leur focus sur les éléments, et les êtres qui font tourner le monde. Jusqu’au bout de nos ressentis.
déployant ses ailes
la grue écarte les nuages
l’horizon sans fin
Quelle poésie !
(Monique Merabet, 12 août 2022)