Caféier éclipsant les nuages

Publié le par Monique MERABET

Caféier éclipsant les nuages

CAFÈIER ÈCLIPSANT LES NUAGES

 

Bleu maya peut-être

au nuancier d’internet

ciel de ce matin

 

et le gros chat roux ronronne

affalé sur mon cahier

 

Au réveil, sur fond de ciel d’un bleu étonnant — teinte, pigment que je ne saurai spontanément répertorié — moutonne un glacis de nuages pommelés.

Le nom des nuages ? Stratocumulus, semble-t-il.

Mais cette dénomination  pompeusement latine, me paraît à la fois trop érudite et trop vulgaire pour dire la beauté, la poésie de ce mamelonnement qui s’impose aux yeux, dès fenêtre ouverte.

 

Matin de septembre

feu d’artifice impromptu

du caféier

 

Et si je renommais les nuages : « floraison de caféier », voire « voulvoul pié kafé » ?

Floraison précoce et surabondante de l’arbuste, étalant sa gloire immaculée, sans doute pour faire pendant aux cerisiers tricolores : Vert, blanc, rouge… drapeau de jardin ?

Les trois couleurs constituent l’ordinaire de la palette de mes parterres… en manque cependant du bleu temporaire des iris.

 

 Show d’un caféier

me feras-tu négliger

l’humble fleur d’en bas ?

 

Mes yeux tournés vers les bouquets de l’arbrisseau fleuri, j’aurais (presque) pu piétiner l’unique iris d’un jour éclos à ras de terre.

Mais comment résister à l’attraction de ces myriades de lumignons blancs arpégeant les rameaux ? Comment ne pas se projeter en la constellation des fleurs pour demain, de leurs parfums ? Tu m’fais tourner la tête, caféier de septembre… ensemble de flûtes prêtes à larguer leurs notes printanières.

 

Nuée de blancheur

que rehausse l’or des feuilles

saisons mêlées

 

Mise en scène délibérée ? Les plantes ont-elles de ces coquetteries ?

 

(5 septembre 2024)

 

 

 

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article