Caféier éclipsant les nuages
CAFÈIER ÈCLIPSANT LES NUAGES
Bleu maya peut-être
au nuancier d’internet
ciel de ce matin
et le gros chat roux ronronne
affalé sur mon cahier
Au réveil, sur fond de ciel d’un bleu étonnant — teinte, pigment que je ne saurai spontanément répertorié — moutonne un glacis de nuages pommelés.
Le nom des nuages ? Stratocumulus, semble-t-il.
Mais cette dénomination pompeusement latine, me paraît à la fois trop érudite et trop vulgaire pour dire la beauté, la poésie de ce mamelonnement qui s’impose aux yeux, dès fenêtre ouverte.
Matin de septembre
feu d’artifice impromptu
du caféier
Et si je renommais les nuages : « floraison de caféier », voire « voulvoul pié kafé » ?
Floraison précoce et surabondante de l’arbuste, étalant sa gloire immaculée, sans doute pour faire pendant aux cerisiers tricolores : Vert, blanc, rouge… drapeau de jardin ?
Les trois couleurs constituent l’ordinaire de la palette de mes parterres… en manque cependant du bleu temporaire des iris.
Show d’un caféier
me feras-tu négliger
l’humble fleur d’en bas ?
Mes yeux tournés vers les bouquets de l’arbrisseau fleuri, j’aurais (presque) pu piétiner l’unique iris d’un jour éclos à ras de terre.
Mais comment résister à l’attraction de ces myriades de lumignons blancs arpégeant les rameaux ? Comment ne pas se projeter en la constellation des fleurs pour demain, de leurs parfums ? Tu m’fais tourner la tête, caféier de septembre… ensemble de flûtes prêtes à larguer leurs notes printanières.
Nuée de blancheur
que rehausse l’or des feuilles
saisons mêlées
Mise en scène délibérée ? Les plantes ont-elles de ces coquetteries ?
(5 septembre 2024)